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Financer la reprise de l’entreprise

Sommaires

Le financement d’une opération de reprise résulte généralement, et fonction des cas, de la combinaison de plusieurs sources de financement :

 

votre apport personnel (apport en fonds propres)

 

un prêt d’honneur à 0% et sans garantie pour renforcer cet apport

 

le recours au financement participatif (crowdfunding)

 

l’ouverture du capital à des investisseurs

 

un prêt bancaire assorti de garantie

 

le recours au crédit-vendeur…

 

Quelques conseils au préalable

 

Pour convaincre des partenaires financiers, il faut pouvoir leur prouver que vous êtes un repreneur sérieux à travers :

 

une analyse rigoureuse de l’entreprise, dont vous avez apprécié tous les rouages au cours d’un diagnostic complet,

 

l’affirmation de votre légitimité à reprendre cette entreprise et à faire au moins aussi bien que votre prédécesseur,

 

un business plan où vous expliquerez votre stratégie pour l’entreprise et sa traduction financière,

 

un dossier papier qui en rende compte précisément.

 

Ensuite, pour la recherche de financements, il est important d’agir dans un certain ordre : du plus proche de vous au plus éloigné, chaque étage confortant aux yeux du suivant la confiance dans votre projet.

 

Attention, il n’y a pas que le prix à financer ! Vous allez devoir également prendre en compte :

 

le financement de l’entreprise : reconstitution de la trésorerie, investissements nécessaires à court terme, coût de mise aux normes ou en conformité…

 

Le financement des fonds propres

 

Les fonds propres sont vos capitaux de départ, ce que vous et vos associés apportez dans le cadre de ce projet de reprise. C’est un élément essentiel du financement de votre projet. Votre apport en fonds propres démontre votre détermination et votre motivation aux partenaires financiers que vous allez solliciter pour compléter ce financement. Sans fonds propres, il est impossible de mobiliser un financement extérieur (emprunt bancaire notamment). Montant : les fonds propres sont généralement compris entre 20 et 35 % du prix de vente de l’entreprise, parfois plus, selon la cible et le contexte économique.

 

Sont-ils récupérables ? Non, ils sont affectés à l’activité de l’entreprise et vous ne pourrez les récupérer personnellement qu’en cas de revente de cette dernière.

 

Ces prêts à taux 0 vous sont accordés à titre personnel et sans contrepartie sous forme de garantie pour renforcer votre apport personnel. Ils peuvent, pour certains dossiers aller jusqu’à 50 000 euros.

 

Cette aide s’adresse aux demandeurs d’emploi ou bénéficiaires des minima sociaux ou aux jeunes repreneurs. Le montant du prêt Nacre varie entre 1 000 € à 10 000 €.

 

Aides régionales

 

Certaines régions mettent en place des aides à l’attention des repreneurs. Pour les identifier, deux bases de données sont à votre disposition : www.aides-entreprises.fr : le site de l’Observatoire des Aides de l’Institut Supérieur des Métiers https://les-aides.fr : le site d’information des CCI sur les aides aux entreprises

 

L’ouverture du capital à des investisseurs

 

Vous pouvez enfin ouvrir votre capital à un cercle d’investisseurs : en faisant appel au financement participatif de particuliers investissant à travers des plateformes de crowdfunding, en vous adressant à des business angels ou à des fonds de capital-investissement si vous visez la reprise d’une entreprise d’une certaine taille avec des perspectives de croissance importantes.

 

Cela conduit généralement à la création d’une société holding, dans laquelle le capital risqueur prendra une participation conjointement avec vous. C’est alors la holding qui s’endettera pour acheter la société cible selon la technique de capital-transmission appeléeLBO (ou rachat avec effet de levier). L’association française des investisseurs pour la croissance (AFIC) ou le réseau des Business angels donnent de nombreuses informations sur le sujet.

 

Les comptes courants d’associés

 

Les associés et notamment les investisseurs ont également la possibilité de réaliser un apport en compte-courant prenant la forme d’une créance sur la société remboursable et rémunérée. Ouvert au nom d’un associé dans les livres comptables de l’entreprise, il est inscrit au passif du bilan. Le compte courant d’associé est unmode de financement des fonds propres car il permet à l’entreprise d’éviter l’utilisation d’autres sources de financement généralement plus onéreuses. Par ailleurs, les comptes-courant d’associés sont considérés par les banques comme des quasi-fonds propres en cas de blocage pendant plusieurs années. En savoir plus

 

Les emprunts

 

Outre le prêt personnel que vous pouvez solliciter auprès des réseaux dédiés pour financer vos fonds propres, le financement de votre projet de reprise s’appuiera sur les emprunts contractés auprès de plusieurs partenaires. Ces partenaires peuvent être :

 

Le vendeur lui-même, susceptible de vous accorder un paiement échelonné

 

Et, naturellement les établissements financiers : Bpifrance et les banques

 

Le crédit vendeur

 

Selon le contexte et la confiance établie entre vous, il est parfois possible de négocier avec le cédant le paiement échelonné d’une partie du prix du fonds (50 % au maximum) La durée du prêt est généralement fixée entre 1 et 3 ans. Du point de vue du cédant, cette pratique lui permet de vendre son entreprise dans de bonnes conditions financières en arrivant à un prix juste et non à un prix écrasé. Du point de vue du repreneur, le recours au crédit-vendeur influence favorablement l’environnement de l’entreprise, le fait que le cédant ait pris le risque de recourir à cette formule, constitue pour les banquiers, pour les fournisseurs et pour le personnel de l’entreprise, un gage de confiance dans les capacités et compétences professionnelles du repreneur… En savoir plus sur les avantages et inconvénients du crédit-vendeur

 

À noter : Vous pouvez également proposer au cédant une clause d’earn out ou complément de prix. L’objectif de cette clause est d’indexer une partie du prix de cession aux résultats futurs de la société cible. En savoir plus sur cette pratique

 

Le contrat Développement Transmission de Bpifrance

 

Le contrat de développement transmission de Bpifrance peut financer l’achat majoritaire de parts ou d’actions ou de fonds de commerce mais aussi les frais d’acquisition, le remboursement des comptes courants et le besoin en fonds de roulement. Il prend la forme d’un prêt sans garantie ni caution personnelle, d’une durée de 7 ans maximum avec un allègement du remboursement les 2 premières années. Il accompagne systématiquement un prêt bancaire d’une durée minimum de 5 ans qui peut bénéficier d’une garantie Bpifrance. Il représente au maximum 40 % de l’ensemble des prêts mis en place. En savoir plus sur ce prêt

 

Les prêts bancaires

 

Les banques sont des acteurs incontournables dans un projet de reprise. L’endettement se fait généralement sur une durée de 7 ans et ne couvre généralement pas plus de 70 % du prix d’acquisition. Une application vous permet d’entrer en contact avec le bon interlocuteur dans une banque qui finance la reprise d’entreprise.

 

Accéder à cet outil

 

En principe, les banques ne prêtent pas sans exiger des garanties : sur les biens financés : hypothèque s’il y a des murs rachetés lors de la reprise, nantissement du fonds de commerce, nantissement des parts sociales ou actions dans le cas d’une reprise de société, par une ou des cautions personnelles. Un organisme tiers (fonds de garantie ou société de caution mutuelle) peut prendre en charge le risque conjointement avec la banque. Les fonds de garantie peuvent être nationaux ou régionaux. Quelques exemples :

 

Bpifrance dans le cadre de la Garantie pour le financement de la transmission intervient à hauteur de 50 % du risque (voire 70 % quand la région intervient également) Le Fonds de garantie à l’initiative des femmes (FGIF) apporte sa garantie aux femmes qui reprennent une entreprise Les sociétés de caution mutuelle (SCM) généralistes comme la Siagi ou la Socama interviennent également pour partager le risque avec la banque qui accorde de prêt.

 

Pour compléter le financement, et permettre l’acquisition de matériel ou de véhicules pour la société, le crédit-bail, également appelé leasing est une solution intéressante de financement des équipements.

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